Skip to main content

Protection des animaux

Protection des animaux

L’importance d’un parc animalier au XXIe siècle

Depuis de nombreuses années déjà, notre parc s’est engagé dans la préservation des espèces menacées, ceci en rejoignant plusieurs programmes de sauvegarde. Cependant, cet engagement n’est possible qu’en étant une institution reconnue au niveau européen et mondial, grâce à l’affiliation aux associations reconnues dans le domaine.

Voici un petit aperçu du travail effectué, afin de mieux comprendre les différentes approches de conservation.

La protection Ex-Situ

Le rôle primordial d’un zoo a notre époque est d’être un « réservoir génétique » pour les espèces en danger d’extinction. Aussi triste que cela puisse sembler, certaines espèces sont plus nombreuses en parc animalier qu’à l’état sauvage. Ces espèces-là sont aux proies aux maladies ou au braconnage encore bien trop fréquent. Raison pour laquelle les zoos ont toute leur importance.

Ainsi, le Zoo de Servion héberge des espèces sauvages dont aucune de celles-ci ne provient de la nature. L’arrivée d’un nouvel animal n’est possible que grâce à la collaboration avec un autre parc animalier. Il s’agit-là d’échanges entre parcs, sans aucune contribution financière, ceci dans le but de contribuer à la sauvegarde de l’espèce et non dans une optique de marchandage.

Lorsqu’une espèce est menacée, un programme de conservation la concernant est mis sur pied. Nous parlons alors de programme européen pour les espèces menacées, abrégé EEP (EAZA-Ex-Situ Program). C’est donc là que les parcs zoologiques ont leur rôle à jouer, en exécutant une mission de conservation Ex-Situ. Soit une préservation de l’espèce hors de son milieu naturel.

Ces programmes sont gérés par l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums) qui regroupe les meilleurs zoos européens et qui a pour but de promouvoir l’éducation, la recherche et la conservation dans environ 340 institutions et 41 pays différents. Pour chaque programme EEP, un coordinateur est nommé. Celui-ci supervise les différents individus placés dans les parcs et réalise des propositions de transferts à la lumière de ses connaissances en matière de diversité génétique de l’espèce. Son objectif est de maintenir un patrimoine génétique sain de l’espèce à protéger, cela en évitant les consanguinités qui l’affaibliraient.

La protection In-Situ

La protection dite In-Situ est le complément nécessaire à la protection Ex-Situ, car seul le travail des parcs animaliers ne servirait à rien. La protection In-Situ a pour rôle de protéger les espèces dans leur milieu naturel.

Ce type de protection est plus délicate à mettre en œuvre, car la disparition de la biodiversité vient en grande partie de l’activité humaine, que ce soit l’expansion de l’agriculture au détriment de la nature, la déforestation ou le braconnage. Des organisations doivent donc faire un énorme travail préparatoire avec les populations locales afin de sensibiliser à la disparition des espèces avant même de pouvoir envisager une réintroduction.

Le Zoo de Servion dans tout ça ?

A Servion, les visiteurs peuvent observer plus d’une centaine d’animaux, mais nous nous sommes fixé une mission d’une tout autre importance : œuvrer à la préservation d’espèces menacées.

Notre structure modeste ne nous permet pas d’entreprendre nous-mêmes des programmes de conservation In-Situ, cependant nous contribuons financièrement à deux programmes qui nous touchent particulièrement :

  • Snow Leopard Trust : Programme de Conservation de la Panthère des neiges
  • AEECL : Programme de Conservation des Lémurs

Nous sommes également engagés dans plusieurs programmes de préservation d’espèces menacées en participant à la conservation Ex-Situ. A Servion, vous avez la possibilité de voir les espèces menacées suivantes :

  • Le tigre de Sibérie (21st Century Tiger)
  • La panthère des neiges (EAZA)
  • Le tamarin de Goeldi
  • Le lémur aux yeux turquoise (AEECL)
  • L’ours brun de Syrie
  • Le lion d’Afrique

Pour certaines de ces espèces, la difficulté est de constituer des couples qui s’entendent et qui acceptent de cohabiter, ce qui n’est pas le cas dans la nature, comme par exemple pour les tigres de Sibérie, les panthères des neiges ou les ours. La femelle et le mâle ne se rencontrent que quelques jours dans l’année pour s’accoupler et ensuite la femelle s’occupe seule de sa progéniture.

Cette implication dans des programmes de sauvegarde est donc indispensable si nous voulons pouvoir conserver toute la beauté et la diversité des espèces animales qui vivent sur notre planète.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le lexique des animaux.

Association européenne

Le Zoo de Servion est membre de l'Association Européenne des Zoos et Aquariums (EAZA) depuis 1988.

L'intégration à cette association se fait sur inspection et accréditation. Il faut répondre à des critères bien précis et définis qui vont, bien évidemment, du bien-être animal, au respect des règles éthiques en passant par la gestion financière du site ainsi que les ressources humaines.

www.eaza.net

Association mondiale

Et depuis 2013, le Zoo de Servion fait officiellement partie de la WAZA (World Association of Zoos and Aquariums) qui a pour but de "guider, encourager et soutenir les zoos, les aquariums et les organisations dans le monde en matière de soins aux animaux et de leur bien-être, d'éducation environnementale et de conservation mondiale."

www.waza.org

Lire la suite : Protection des animaux

Plans d'élevage européens

Plans d'élevage européens

Mis en place par l'EAZA (Associaition Européenne des Zoos et Aquariums) et supervisé par l'UICN (l'Union Mondiale pour la Nature), basée à Gland en Suisse, dans le canton de Vaud, les EEP (Plans d'Elevage Européens) permettent aux parcs zoologiques de gérer sainement la reproduction en captivité d'espèces menacées.

L'objectif final est d'éviter les consanguinités qui affaibliraient l'espèce en cas de réintroduction en milieu naturel.

Les plans d'élevage au Zoo de Servion :

  • 2 Studbooks européens (ESB)
  • 6 plans d'élevage européens (EEP)

Les Studbooks européens aussi appelés ESB

Les ESB (European Studbook) sont des registres européens d'élevage pour des espèces menacées. La personne responsable d'un ESB travaille en collaboration avec les zoos membres de l'EAZA, qui ont sous leur garde des individus de l'espèce concernée. Cette personne collecte les données des parcs zoologiques et analyse la situation de la population en captivité afin de la maintenir en bonne santé sur le long terme. Si l'état de la population de cette espèce n'est pas jugé suffisant, le responsable de l'ESB peut décider de passer le statut de l'espèce d'ESB à EEP (Europaïches Erhaltungszuchtprogramm), un programme européen d'élevage qui permet un niveau supérieur de protection de l'espèce dans les parcs zoologiques d'Europe.

A servion, sont concernés:

  • l'ours brun de Syrie
  • le lion d'Afrique

Les plans d'élevage européens aussi appelés EEP

Les EEP (Europäiches Erhaltungszuchtprogramm), programmes européens d'élevage et de conservation, ont été mis sur pied en 1985 par l'Union Internationale des directeurs de parcs zoologiques afin d'optimiser la reproduction au niveau international d'espèces menacées. Ces programmes s'appliquent à des espèces rares ou en voie de disparition dans leur milieu naturel. Afin de gérer le programme de reproduction en captivité, la personne responsable de l'EEP doit tenir à jour un véritable registre généalogique tenant compte des origines et du patrimoine génétique de chaque animal.

Les EEP permettent d'initier, de surveiller et de prodiguer des conseils afin de favoriser l'élevage non consanguin d'une espèce et de lui conserver ses caractéristiques naturelles, le but étant une éventuelle réintroduction dans la nature ou un renforcement d'une population sauvage par l'adjonction de spécimens élevés en parcs zoologiques.

La gestion des EEPs est assurée par l'EAZA (European Association of Zoos and Aquaria), l'association européenne des zoos et aquariums. La personne coordinatrice d'un EEP élabore un plan de gestion de l'espèce en captivité. Des recommandations d'élevages sont émises chaque année et les transferts d'animaux entre institutions sont dictés par le suivi génétique des individus afin d'éviter des problèmes de consanguinité ou de croisements entre différentes espèces ou sous-espèces, le but étant de réintroduire des individus de lignées dites pures dans leur milieu naturel.

A servion, sont concernés:

  • le tigre de Sibérie
  • la panthère des neiges
  • le lémur aux yeux turquoise
  • le saïmiri de Bolivie
  • le tamarin pinché
  • le tamarin de Goeldi
Le tigre (panthera tigris) vit sur notre planète depuis 2 millions d'années. Il y a un siècle, 8 sous-espèces de tigres vivaient sur la surface de la terre, dans divers habitats répartis à travers l'Asie et une partie de l'Europe. Leur population atteignait vraisemblablement les 100'000 unités. Aujourd'hui, il ne reste plus que 5'000 à 7'000 tigres confinés dans de petits territoires isolés à travers l'Asie. Trois sous-espèces ont disparus: le tigre de Bali dans les années 1940, le tigre de Caspienne dans les années 1970 et le tigre de Java dans les années 1980. L'espèce la plus menacée aujourd'hui est le tigre de Mandchourie, qui ne compte plus que 20 à 30 spécimens.

Tinka, la vie suisse d'une tigresse de Sibérie.

Tinka était une star dans son pays natal, la Norvège. Cette magnifique tigresse de Sibérie est devenue une vedette en Suisse. Tinka est née en mai 2003 au zoo de Kristiansand au Sud-ouest d'Oslo. En novembre 2004, elle a été déplacée à Servion dans le cadre d'un programme mondial de préservation, intitulé 21st Century Tiger.

L'objectif de cette translocation est simple: un accouplement de Tinka avec le majestueux Zeus, un mâle de 4 ans venu d'un zoo munichois.

Hormis les périodes de chaleurs, Zeus et Tinka vivent dans des enclos mitoyens. Mais de part et d'autre du grillage, les deux félins communiquent et apprennent à se connaître. Cette séparation n'est d'ailleurs pas contre nature. Excepté durant la période des amours, où un couple se côtoie entre 10 et 15 jours, le tigre vit d'ordinaire en solitaire sur un territoire qu'il contrôle. Un mâle fréquente 3 à 5 femelles. Pour s'accoupler, c'est lui qui pénètre dans le territoire de l'une de ses promises.

17 janvier 2005 : Première rencontre

Au début 2005, des pseudo-chaleurs ont fait croire à un proche accouplement de Tinka et Zeus. Mais contrairement aux prévisions, les gardiens ont pu de justesse éviter un affrontement. Ils ont séparé les deux bêtes avant un drame. Une dispute aurait pu coûter cher à Tinka. Son compagnon, avec ses 240 kg, est deux fois plus lourd qu'elle !

Cet incident n'a malheureusement pas aidé à souder ce couple improbable et nous nous sommes vus dans l'obligation de les séparer définitivement.

Nous avons alors pris contact avec programme de préservation des espèces qui a permis à notre mâle de trouver un nouveau logis au Parc des Félins qui se trouve .près de Paris. Depuis 2006, Zeus coule des jours heureux dans un grand parc avec la compagnie d'une nouvelle femelle anglaise nommée Tammy.

Janvier 2007

De notre côté, nous devions tout reprendre à zéro mais notre motivation était restée intacte. On nous proposa d'héberger un nouveau jeune tigre né le 15 août 2005 qui se trouvait au zoo de Jurques en France.

Après que toutes les formalités furent remplies, nous amenions donc à Servion ce jeune tigre que nos visiteurs proposèrent de nommer Oural du nom de la chaine de montagnes où habitent ses congénères en liberté.

Un tigre atteint son âge adulte à environ trois ans. Comme Oural n'avait qu'une année et demie quand il est arrivé, il ne fit preuve d'aucune agressivité envers Tinka. Leur entente étant manifeste à travers leurs séparations respectives. Il fut décidé en février 2007 de les réunir.

Février 2007 à …

Leur couple évolua en douceur. Durant l'année 2007 on pu observer qu'Oural considérait Tinka comme une compagne de jeu et surtout au début comme la dominante du duo. Plus le temps passa et plus Oural pris de l'assurance. Il grandit et dépassa rapidement Tinka. Il est également devenu le dominant du couple. Il accepte toujours de s'amuser quand elle désire mais il sait également la remettre gentiment mais sûrement à sa place lorsqu'elle exagère...Tinka sait se montrer câline et ainsi son mâle lui pardonne tout....

Voyage de Tinka

9 Novembre 2004 Le long voyage de Tinka vers la Suisse

Transporter un tigre de Kristiansand en Norvège à Servion n'est pas chose aisée. Le zoo a bien sûr dû remplir une batterie de documents sanitaires et douaniers pour pouvoir faire rentrer Tinka en Suisse. Quatre personnes ont ensuite dû parcourir les 3000 km aller et retour pour amener en camionnette la jeune tigresse dans ses nouveaux quartiers. Aucune compagnie aérienne n'ayant accepté de transporter le félin, c'est donc par la route et accompagné d'un vétérinaire que Tinka a rejoint son futur conjoint, Zeus.

Novembre 2004-début 2005

Hormis les périodes de chaleurs, Zeus et Tinka vivent dans des enclos mitoyens. Mais de part et d'autre du grillage, les deux félins communiquent et apprennent à se connaître. Cette séparation n'est d'ailleurs pas contre nature. Excepté durant la période des amours, où un couple se côtoie entre 10 et 15 jours, le tigre vit d'ordinaire en solitaire sur un territoire qu'il contrôle. Un mâle fréquente 3 à 5 femelles. Pour s'accoupler, c'est lui qui pénètre dans le territoire de l'une de ses promises.

21st Century Tiger

Un programme mondial de sauvegarde des tigres

Les tigres de Sibérie sont aujourd'hui menacés d'extinction. Il ne resterait plus que 250 à 350 sujets en liberté. Une population trop faible pour pouvoir résister, par exemple, à une épidémie. Mais le tigre de Sibérie n'est pas le seul en danger. Les cinq sous-espèces encore présentes sur la planète doivent également être davantage protégées.

Plus que cinq sous-espèces

Le programme 21st Century Tiger, initié en 1997 et cordonné par Sarah Christie, spécialiste de la Zoological Society of London, développe des projets de préservation des cinq sous-espèces encore existantes en Russie bien sûr, mais également en Inde, en Indonésie, en Asie du Sud-est et en Chine.

Un réseau mondial

Ce réseau mondial de préservation des félins vise à conserver les sous-espèces de tigre à l'état pur. Environ 80 élevages participent à ce programme de sauvetage. Les tigres sont placés ainsi dans différents zoos « homologués » par le programme. Le zoo de Servion a ainsi dû se conformer à un cahier des charges précis, avant de recevoir Zeus et Tinka.

La méthode

La tenue d'une généalogie très précise permet d'éviter les mariages consanguins et de préserver au maximum la génétique d'une espèce. Le couple Tinka-Zeus n'est ainsi pas le fruit du hasard mais répond à une exigence d'union génétique harmonieuse. En cas de disparition de l'espèce dans la nature, des sujets élevés en captivité pourront alors créer une nouvelle génération de tigres.

Ce ne seront bien sûr pas les spécimens visibles dans les zoos du monde qui seront relâchés, mais leur descendance. Les chatons seront alors séparés du monde des hommes, afin d'être immergés immédiatement dans un état de nature sauvage. Pou garantir le succès de l'opération, ce n'est d'ailleurs que la deuxième génération de ces « isolés » qui sera réintroduite.

Pour l'heure, aucune réintroduction n'a été entreprise. La question d'un enclos suffisamment grand devra d'abord être réglée. En attendant, le réseau mondial de préservation se renforce, afin de multiplier les sujets prêts à participer à la réintroduction de spécimens.

www.21stcenturytiger.org

Lire la suite : Plans d'élevage européens